TROUVEZ-VOUS ÇA NORMAL ?

Publié le par SUD-Étudiant Bordeaux

Trouvez-vous normal que, si nous cumulons les membres étudiants des trois différents conseils centraux (Conseil d’ Administration -5 étudiants sur 30 membres, Conseil des Etudes et de la vie universitaire -16/40- et Conseil Scientifique -5/40), nous arrivons à un total de 26 étudiants alors que 110 membres y siègent ?

Trouvez-vous normal que ce soit ces conseils centraux qui choisissent le président de l’université qui, une fois élu, organise sa propre équipe présidentielle qui présidera les trois différents conseils ? Trouvez vous normal que ce soit cette équipe présidentielle qui choisisse les mesures qui s’appliqueront pour la totalité de la communauté universitaire, composée, entre autres, de 15200 étudiants d’après les derniers chiffres communiqués en 2009 ? 

Trouvez-vous normal qu’en France, les Presidents d’Universite élus par ce systeme se reunissent en tant qu’association (la Conference des Presidents d’Universite ou CPU) afin de donner leur avis sur les reformes des gouvernement qui se succedent ; des avis qui vont la plupart du temps dans le sens de ces réformes, meme de celles jugées catastrophiques à posteriori par toute la communaute universitaire elle-memeH ? Avec ce système, nous constatons que l’étudiant est une fois de plus mis de côté. Or, qu’est-ce qu’une université sans étudiants ? Posez-vous la question : les étudiants sont-ils faits pour l’Université ou l’Université est-elle faite pour les étudiants ?

Nous remarquons à Bordeaux 3 que notre présidence actuelle avait répondu à notre place à cette question par sa dernière réforme interne pseudo-pédagogique (encore d’actualité en géographie et plus globale ment dans les arts) : elle visait surtout à faire des économies -voire des gains de subsides. Une fois de plus, nous sommes d’accord avec la présidence pour constater le désastre budgétaire que l’Etat fait subir à notre Université. Mais est-ce aux étudiants d’en faire les frais ? Aurait-on du cautionner une réforme dont le but était la conservation d’une université sur le déclin, même si elle devait passer par le mépris de ses étudiants ? Nous voyons une fois de plus que nous, étudiants, ne sommes plus le sujet de l’université mais finalement l’objet d’un système qui nous dépasse. Avec cette réforme, nous pouvions constater l’inefficacité de tout un système qui ne vise qu’à cacher des symptômes (par exemple le taux d’échec aux rattrapages en voulant supprimer ces derniers, version contemporaine et universitaire du cynique «H ils n’ont pas de pain ? Qu’ils mangent de la brioche !H ») et non pas à soigner la cause du mal (une université qui ne correspond pas à la situation socioéconomique et peut-être même culturelle de l’étudiant).

Nous sommes conscients qu’à long terme, l’Université Française va droit dans le mur. Mais n’est-ce pas à nous, étudiants, et plus globalement, membres de la communauté universitaire -la base de l’Université !- de choisir les moyens pour éviter la catastrophe ?

Est-ce vraiment à une minorité concentrant tous les pouvoirs et séparée de cette base de nous les imposer ? À SUD-Étudiant, nous demandons des mesures radicales articulées à court comme à long terme afin d’attaquer les racines de ce système que nous qualifions d’antidémocratique et ainsi changer cet état de faits.

Le minimum -qui aurait dû déjà être fait il y a de cela longtemps- est une plus juste représentation des membres de la communauté universitaire (étudiants, BIATOS, enseignants) dans les conseils centraux ! Cela nous parait être le minimum mais cela ne peut-être qu’insuffisant à long terme, la base étant toujours séparée des décisions la concernant.

Nous demandons donc l’instauration de conseils de base dans chaque unité d’enseignement, cela aussi bien pour les étudiants que pour les BIATOS ou les enseignants. Ces conseils et seulement ces conseils seront aptes à gérer les affaires de l’enseignement et du contrôle des connaissances, dans le cadre de structures totalement égalitaires.

Les étudiants éliront de leur part des conseils d’étudiants, dans chaque unité d’enseignement, donc, dans chaque composante, en coopérant avec les conseils de base des enseignants et ceux des BIATOS. Dans ce nouveau système coopératif et auto-gestionnaire, tous les rapports hiérarchiques et autoritaires devraient être supprimés et substitués par la gestion autonome et libre des affaires de la vie universitaire par tous.

Ici, deux choix s’offriraient ainsi à nous : soit une assemblée générale des enseignants, des étudiants et des BIATOS convoquée une fois par mois, soit une réunion des porte-paroles de ces différents conseils (dont les mandats seraient temporaires et révocables par la base à tout moment). Dans les deux cas, cette structure serait la seule instance légitime des décisions prises démocratiquement.

Ces mesures remettent en cause tout notre système actuel avec, par exemple, le rôle actuel d’un président d’université : il deviendrait un porte-parole de l’université et ce nouveau statut bouleverserait ainsi la structure même de la C.P.U. dénoncée cidessus. Ces mesures prennent en compte tous les besoins de chaque corps de métier faisant parti de la communauté universitaire.

Ces mesures sont les seules à permettre de proposer de véritables réformes internes pédagogiques collant au quotidien des différents acteurs de la Vie Universitaire. Oui, ces mesures paraissent totalement utopiques et c’est bien là que se situe le problème : en les reconnaissant comme utopiques, nous reconnaissons la simple Démocratie et le simple fait que l’Université doit appartenir à la Communauté Universitaire comme utopiques…

BATTONS-NOUS POUR QUE LES UTOPIES D’AUJOURD’HUI SOIENT LES RÉALITÉS DE DEMAIN !

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