Appel unitaire d'organisations étudiantes et de jeunes pour l'emploi, contre l'austérité

Publié le par SUD-Étudiant Bordeaux

 

Appel signé pour l'instant par : JC 33, NPA 33, UEC Bordeaux, SUD-Etudiant Bordeaux, Réseau Jeunes du PG Aquitaine
Emplois d’avenir... pour un futur précaire ?
Face à un chômage des jeunes qui dépasse les 20%, le gouvernement Hollande-Ayrault vient d’instaurer un nouveau contrat destiné aux jeunes visant à favoriser leur insertion pro- fessionnelle. Les « emplois d’avenir » sont destinés aux jeunes sortant du système sco- laire en n’étant pas ou peu diplômés. Il s’agira de CDD d’un an renouvelable trois fois (ou de CDI dans les entreprises de la fonction publique), entre 1/3 et 2/3 du salaire sera pris en charge par l’Etat.

Alors si la création de 150.000 emplois d’avenir pourra être utile individuellement à pas mal d’entre nous en permettant d’avoir un travail, un salaire même si c’est pour une durée déterminée... A l’échelle collective, ça ne résout pas vraiment les problèmes. Ce n’est pas la première fois qu’un gouvernement a l’idée de subventionner des emplois pour faire baisser le chômage : TUC, CES, contrats jeunes, contrats uniques d’insertion...

Pour tous ces contrats, l’employeur reçoit une aide financière de l’État. Ils sont censés favoriser l’insertion dans l’emploi de catégo- ries de personnes défavorisées, mais ces contrats ne font finalement que diffuser l’idée qu’il est normal que les jeunes soient des sous-salariés (stages, précarité, petits boulots). D’autre part, ces emplois aidés créent des effets d’aubaine pour les entreprises qui profitent largement d’une main-d’œuvre subventionnée sans jamais être obligées d’embaucher.
D’ailleurs si on tire un bilan des emplois jeunes du gouvernement Jospin (1997-2002), on découvre que 38% des jeunes se retrou- vaient au chômage immédiatement après la fin de leur contrat alors que ces emplois étaient subventionnés par l’État à hauteur de 80%. Ainsi, dans le passé, ces emplois ont été loin d’instaurer une baisse durable du chômage des jeunes. Par contre, pour les entreprises, l’effet d’aubaine a été total : les exonérations de charges liés aux contrats aidés atteignaient 7,1 milliards d’euros en 2001 (Chiffres du centre d’étude de l’emploi).
Le chômage concerne toute la société
22% des 15-24 ans étaient au chômage en 2011, alors que le taux de chômage moyen était de 9,1% pour l’ensemble de la population. Le problème est réel, on ne peut pas le nier, on le vit tous les jours. Pour autant, est-ce que ce sont les jeunes qui en sont responsables parce qu’ils seraient incapables de « s’insérer » professionnellement ? Pour nous, le problème ne vient pas des jeunes, il vient du monde du travail. La première cause du chômage des jeunes c’est le chômage dans le reste de la société. C’est les entreprises qui licencient, c’est la fonction publique qui supprime des milliers de postes ; c’est la politique de « faire plus avec moins » et de forcer chaque salarié à faire le travail de 2 personnes : plutôt que de recruter de nouvelles personnes, on surexploite les salariés. Une société qui supprime ses emplois est une société qui embauche moins de jeunes.
Malheureusement cette logique est celle de la plupart des pays européens. En Grèce, en Espagne, au Portugal, et main- tenant en France, les gouvernements n’ont qu’un mot à la bouche : l’austérité, c’est à dire baisser les salaires, licencier, développer des contrats précaires, pour conserver les profits des grandes entreprises et des banques en pleine période de crise. Les politiques d’austérité qui sont menées en Europe conduisent à détruire tous les acquis sociaux afin de rembourser la dette ce qui ne fait qu’enrichir banques et spéculateurs.
Pour nous, les questions d’emploi et de chômage concernent donc tout le monde. On ne peut résoudre le chômage des jeunes qu’en s’attaquant à la logique globale du chômage, c’est pourquoi nous revendiquons :
  • Stop à la précarité et à tous les contrats qui permettent aux entreprises d’économiser sur le dos des salariés en les utilisant comme des variables d’ajustements (Intérim, temps par- tiels imposé, CDD renouvelés à l’infini)
  • Stop au « faire plus avec moins » et à la surexploitation de salariés qui doivent faire seuls le travail de plusieurs personnes.
  • Stop aux politiques d’austérité budgétaire avec un plan de création d’emplois selon les besoins dans la fonction publique.
Pour toutes ces raisons, et en solidarité avec l’ensemble des travailleurs et des populations en grève ce jour là dans toute l’Europe contre l’austérité, les organisations signataires vous appelent à manifester à Bordeaux, Place de la République, le Mercredi 14/11 à 11h30.

Encart des revendications de SUD-Etudiant Bordeaux :
Le syndicat SUD Solidaires, dont fait partie SUD Etudiant, appel  à descendre dans la rue le Mardi  14 Novembre comme l’ensemble des salariés et des jeunes européens en grève ce jour là. Pour nous  la grève générale européenne est le seul moyen dont dispose les populations pour combattre les inégalités sociales et avancer vers un changement radical de choix de société. C’est en se battant tous ensemble que nous pourrons imposer des mesures vitales, à contre courant de la logique austéritaire comme :

  • L’ Interdiction des licenciements dans les entreprises faisant du profit
  • La réduction du temps de travail à 32h, sans perte de salaire
  • L’interdiction des temps partiels imposés, en particulier pour les femmes, victimes d’inégalités de genre
Par ailleurs comme syndicat étudiant conscient de l’interêt commun entre jeunes, précaires, chômeurs  et salariés nous revendiquons un salaire socialisé pour les étudiants, ainsi ils ne seraient pas obligés de  travailler pour financer leurs études et cela créerait de l’emploi pour les salariés victimes du chômage.
C’est par la lutte commune, contre toutes les divisions qu’elles soient sexistes,  racistes ou xénophobes, que nous obtiendront gain de cause. 
Solidarité entre étudiants et travailleurs contre l’austérité !

 

Publié dans Général

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