Elections au CROUS : la profession de foi de SUD-Etudiant Bordeaux

Publié le par SUD-Étudiant Bordeaux

Bannie-re-CROUS-Bordeaux-2012--2.jpg

 

Depuis plusieurs années, l'Etat cherche à se désengager du financement des CROUS, en les poussant vers plus d'autofinancement. Alors qu'il prenait auparavant part à 50% du budget des CROUS, il ne représente aujourd'hui plus que 30% du financement du CROUS de Bordeaux. Ceci se traduit inévitablement par une politique d'augmentation des prix des RU, des logements… Ça se traduit aussi par une politique de réduction des dépenses des CROUS : moins de personnels dans les RU, dans les services aux étudiants, et les absences sont souvent remplacées par des précaires, ou des jobs étudiants.

Alors que la crise frappe l’Europe et que les gouvernements n’ont que l’austérité à la bouche, c’est tout l’inverse de cette politique qu’il faut mener pour répondre à l’urgence sociale et à la précarité qui ne cesse de grandir en milieu étudiant : 50% des étudiants sont obligés de se salarier durant l’année pour financer leurs études, les difficultés financières sont la première cause de l’abandon des étudiants en premier cycle ; avec l’augmentation des déremboursements, un grand nombre d’étudiants renonce à des soins faute de pouvoir les payer… 

 

LA CULTURE :

Actuellement, la vie du campus et des villages universitaires s’arrête après la fin des cours. Les étudiants qui y vivent ont beaucoup moins d’activités culturelles ou de sorties disponibles que ceux qui vivent en centre-ville par exemple. Nous pensons qu’il est important de développer la vie du campus par la création d’un bar/cafet’ ouvert le soir ; par l’ouverture de salles communes dans les résidences universitaires du CROUS, mises à disposition des étudiants pour les activités culturelles et la convivialité.

Nous revendiquons l’ouverture d’une deuxième maison des activités culturelles (MAC) en centre-ville qui pourrait prendre la forme d’une maison de la vie associative, permettant aux associations étudiantes de disposer d’un lieu central pour se réunir, organiser des activités culturelles, des conférences, des concerts, etc.

LE LOGEMENT :

 

Pour faire face à leurs difficultés budgétaires dans le cas du logement, les CROUS peuvent choisir deux stratégies. Soit ils font l'impasse sur les travaux de rénovations et les résidences se dégradent (comme dans certaines résidences de Lille et de Toulouse) soit, comme à Bordeaux, les CROUS rénovent les cités U, mais ces travaux sont compensés par une augmentation des loyers qui va parfois jusqu’au doublement du prix pour une surface équivalente…

 

Un constat : entre 1980 et aujourd'hui, le nombre d'étudiants a très fortement augmenté (+89%), mais l'offre de logement n'a pas suivi. En Aquitaine, le nombre de places dans les cités Universitaires permet de loger 7% des étudiants ; en tout, seuls 14% des étudiants sont logés dans le parc public.

Les CROUS  ne remplissent pas leur mission de service public du logement, et ne répondent pas aux besoins des étudiants. Les trois quarts des étudiants sont contraints de se loger dans le parc privé, ils sont donc soumis à la spéculation immobilière : augmentation des prix, demandes de cautions et de garants irrationnelles, arnaques (vendeurs de listes, logements insalubres). Il faudrait une politique de construction de logement beaucoup plus ambitieuse pour garantir l’ouverture de l’enseignement supérieur à tous et la réduction de la précarité économique subie pas une majorité. Il faut sortir le logement étudiant des griffes des propriétaires privés qui s’enrichissent sur notre dos.

• Nous revendiquons un plan de construction massive de logements sociaux et étudiants, avec des loyers faibles, ainsi que la rénovation des logements vétustes existants sans hausse de loyers.

• Nous revendiquons le gel des loyers et la réquisition des logements vides qui alimentent la spéculation immobilière et l’augmentation des prix des logements.

Aux problèmes des prix s'en ajoutent d'autres : Le wifi dans les cités U a été confié à un opérateur privé, Wifirst. Celui-ci propose une offre médiocre pour des tarifs abusifs. Un grand nombre d'étudiants est victime de débits ridicules, de coupures fréquentes, parfois permanentes. Le prix moyen par étudiant est pourtant de 20 euros/mois… Nous revendiquons l’arrêt de la concession privée du wifi accordée à Wifirst et la mise en place par le CROUS d’une infrastructure pour permettre aux étudiants en résidences universitaires d’avoir accès à internet gratuitement ou pas cher.

L'ALIMENTATION :

A cause du désengagement de l'État dans le financement des CROUS, le prix du plateau repas au RU augmente régulièrement chaque année : il a augmenté de 70cts en 10 ans. De plus en plus d'étudiants en difficulté ne peuvent pas prendre leurs repas au RU tous les jours, et les RU ne disposent pas d’assez de micro-ondes pour permettre à ceux qui le souhaitent de faire réchauffer un repas déjà préparé .Nous revendiquons le retour à un tarif raisonnable, avec un ticket RU financé à parité entre l’Etat et les CROUS, permettant à tous les étudiants de manger convenablement.

Par ailleurs, les restaurants universitaires manquent de moyens financiers et humains, ils ne sont donc pas en mesure de répondre aux besoins des étudiants de façon satisfaisante. Tous les midis, les RU connaissent une affluence énorme, qui entraîne une longue attente, des difficultés à trouver de la place, etc, qui font que beaucoup d’étudiants ne mangent tout simplement pas au RU. Et rapidement, la qualité des repas se dégrade nettement (passé une certaine heure, il n'y a plus que des frites...). La composition des repas est soumise à certaines contraintes économiques, mais une plus grande diversification de la composition des repas est nécessaire pour une alimentation plus équilibrée.

Nous revendiquons l’ouverture de nouvelles chaînes dans les RU existants ainsi que de nouveaux RU, afin de réduire l'attente et de diversifier les repas. Nous revendiquons donc l’embauche de personnels et la titularisation des précaires pour répondre aux besoins.

LES BOURSES

Aujourd’hui, les bourses sur critères sociaux du CROUS, au 6ème l’échelon, le plus élevé, atteignent seulement 460 euros, ce qui est très loin d’être suffisant pour vivre. Pire, cet échelon est très difficile à atteindre, dans les faits la plupart des étudiants boursiers sont à des échelons inférieurs (qui vont de 0€ à 430 et 460 par mois sur dix mois). Les bourses sur critères sociaux sont insuffisantes, à la fois en niveau mais aussi en nombre : elles concernent autour de 30% des étudiants. Cette situation ne permet absolument pas à tous les étudiants de financer leurs études,, c’est ce qui fait que 50% d’entre nous sont obligés de se salarier durant l’année, 70% si on compte le travail d’été et saisonnier (chiffres de l’observatoire de la vie étudiante).

Il n’est pas normal d’être étudiant et salarié à la fois : ce ne sont pas de bonnes conditions d’études et c’est souvent une cause d’échec ou d’abandon. Pour faire face à cette situation, nous revendiquons l’élévation du niveau des bourses et l’augmentation de leur nombre, c’est-à-dire des personnes susceptibles de la recevoir. Nous demandons aussi l’extension du système de bourses à des publics qui en sont exclus (étudiants en soins infirmiers, en école d’art, etc).

Nous revendiquons le retour de critères de bourses qui ont été supprimés : enfant à charge pour les étudiants-parents, personne en situation de handicap à charge de la famille, etc. 

Par ailleurs, les retards dans le versement des bourses sont une constante. Ce n’est pas normal que les CROUS ne soient pas organisés pour verser les bourses toujours à la même date alors que les autres organismes y arrivent très bien (allocations chômage, APL/CAF, etc). Nous exigeons le versement en temps et en heure des bourses chaque mois et nous nous battrons pour l’obtenir.

Autre chose : les missions d’assistance sociale doivent être mieux dotées financièrement : le fond national d’aide d’urgence (FNAU) qui permet d’offrir des aides pour les étudiants en grande difficulté est régulièrement vide et croule sous les demandes, qui augmentent chaque année. Nous revendiquons l’augmentation de ce fond, ainsi que l’augmentation de nombre d’assistants sociaux du CROUS pour que ceux-ci soient présents sur les différents lieux d’études à des horaires permettant à tous les étudiants de les rencontrer.

A plus long terme, SUD-Etudiant milite en faveur de l’instauration d’un salaire socialisé pour tous les jeunes en formation. Il s’agirait d’un choix de société pour mettre fin à la précarité étudiante et pour permettre de réellement ouvrir les portes de l’enseignement supérieur à toutes les couches de la société. Il concernerait donc chaque jeune en formation, étudiant qui se déclarerait fiscalement indépendant de ses parents, il comprendrait aussi les étudiants étrangers (les étudiants étrangers se voient la plupart du temps exclus du système d’aide existant en France, alors même que leur pays d’origine ne propose aucune aide équivalente).

 

LES IFSI (Instituts de formation en soins infirmiers) :

« L’univerisarisation » des soins infirmiers fait que la formation des étudiant-e-s infirmier-e-s est reconnue comme une licence, néanmoins elle n’ouvre pas l’accès aux mêmes droits qu’une licence : équivalences, poursuites d’études, accès aux masters. Nous dénonçons cette situation et revendiquons que la formation des étudiants infirmiers ouvre les mêmes droits que les autres licences.

Par ailleurs, malgré une circulaire ministérielle affirmant que les étudiants en soins infirmiers doivent accéder aux services des CROUS (restauration, hébergement, actions culturelles, actions sociales et aides d’urgence ponctuelles), les étudiants n’ont pas toujours accès à tous ces services, ça varie selon les régions, faute d’une véritable harmonisation du statut des étudiants infirmiers avec le statut du reste des étudiants.

C’est pourquoi nous revendiquons que le statut d’étudiants infirmiers ouvre aux mêmes droits que les autres étudiants : accès aux bourses et aux services du CROUS et des universités ; alignement des droits au redoublement et à l’anonymat des copies sur ceux de tous les étudiants ; respect des droits syndicaux (possibilité de se réunir dans l’établissement, mise à disposition d’un local, de panneaux d’affichage, etc).

 

Qui sommes-nous ? 

Notre liste regroupe des militants, syndiqués, associatifs... issus des universités et d’établissements de la région, qui s'organisent pour défendre les intérêts des étudiants auprès du CROUS, organisme qui gère notamment les logements en cités U, les RU ou encore l'attribution des bourses.Nous pensons que le service public est la meilleure arme pour combattre la précarité étudiante croissante. Nous combattons donc les politiques d'austérité du gouvernement notamment dans les services publics et les coupes dans le budget des CROUS au profit du privé qui s'enrichit sur la misère étudiante.

Le 27 novembre,
votons SUD-Etudiant !

Publié dans CROUS

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :